Jules et Edmond ont un projet :
reconstituer l’ambiance des salons littéraires du XVIIIe siècle. Tout
les deux férus de littérature et d’art, ils se démarquent par leur sensibilité
et leur écriture. Mais Jules meurt soudainement. Edmond réalise donc seul le
rêve de ces deux esprits intimement liés et ouvre en 1884 le Grenier, situé au
dernier étage de leur hôtel particulier. Il s’agit d'un salon
littéraire, fréquenté par les dix, qui formeront plus tard la première
académie. Le second frère Goncourt meurt
en 1896. Il n’a pas eu le temps de constituer la société littéraire Goncourt,
tâche qui incombe alors à Alphonse Daudet, le légataire universel. Le but est
de décerner un prix à une œuvre d’imagination en prose.
Nous sommes à la fin du XIXe
siècle, et l’Académie Française a refusé d’immortaliser Balzac, Flaubert, Zola,
Baudelaire. La société littéraire Goncourt va alors très vite devenir Académie,
pour s’opposer à l’Académie française. La première se tient le lundi 21
décembre 1903. Le vote a lieu au restaurant Champeaux, situé place de la Bourse
à Paris. C’est John-Antoine Nau qui reçoit le premier Goncourt, avec Force ennemie, aux éditions La Plume. Mais pourquoi le vote a-t-il lieu dans
un restaurant ? Parce que l’académie n’a pas de siège à proprement parlé.
De la nourriture, des débats : tout ce qu’il faut pour passer un bon
moment entre amoureux de la littérature. La nomination de John-Antoine Nau passe quasiment inaperçue. Mais dès la seconde année,
le prix fait parler de lui.
Aujourd’hui la tradition est respectée :
les dix se réunissent toujours au restaurant Drouant. Tous les mois ils se
retrouvent, et en novembre, il faut choisir. Les échanges sont parfois houleux,
les délibérations longues. Une certaine effervescence est palpable. Cependant il semble que le prix
Goncourt ait perdu un peu de son impertinence : pas de prises de risque
diront certains, trop prévisibles diront d’autres. Je n’ai pas encore
suffisamment suivi les choix de l’académie Goncourt pour pouvoir en juger. Quoi
qu’il en soit, ce prix est toujours considéré comme une référence et les débats
qu’il provoque, prouvent que les prix littéraires sont nécessaires, ne
serait-ce que pour l’émulation qu’ils suscitent.
Sources : http://www.academie-goncourt.fr/
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