vendredi 4 octobre 2013

Le diable est dans les détails... par Ozer

"...les gens paraissent souvent penser que leur seule chance de bonheur, c’est de partir et de tout recommencer ailleurs, mais la plupart ne sont pas conscients du fait qu’ils déplacent du même coup leurs problèmes avec eux.
Qu’importe l’endroit, il y a de fortes chances pour qu’ils continuent à être la même personne. Bien que je pense qu’il puisse y avoir des exceptions, j’en ai eu la confirmation à bien des reprises.
Mais je crois à la possibilité de la rédemption et je pense que mes livres le prouvent à leur manière, même si je dois admettre que ces moments de grâce sont parfois fugitifs..."

Donald Ray Pollock

Donald Ray Pollock a vu le jour en 1954 à Knockemstiff dans l'Ohio, un bled situé à quelques encablures de l'US highways 50, entre Hillsboro et Chillicoth, ville où Pollock vit actuellement.
Il attendra son quarantième anniversaire et des litres d'alcool pour décider d'abandonner son boulot abrutissant dans l'usine locale de pâte à papier qui l'emploie depuis plus de 30 ans, pour devenir écrivain... I
l s'inscrit à des cours d'écriture à l'Université d'État de l'Ohio et en 2008 est publié son premier ouvrage, un recueil de nouvelles intitulé Knockemstiff (éd. Buchet-Chastel, 2010). Ce recueil de 18 nouvelles sanglantes, raconte la vie de merde de loosers rêvant de soleil... Serait-il question de la vie de ses voisins de Knockemstiff , peut-être bien...

En février 2012, alors que s'éteint
Whitney Houston et que l'équipe de Zambie remporte la Coupe d'Afrique des nations de football, en France, une histoire qui ressemble à la fin du monde, ayant pour titre Le Diable tout le temps est disponible en librairie... La critique est dithyrambique, le succès est immédiat, premier roman, premier coup de maître !

Ce roman policier crépusculaire, s'interroge à travers plusieurs destins croisés traversés par un personnage, sur la part d'ombre qui réside en chacun de nous.
Dans cette histoire on y retrouve la même bande de paumés que dans Knockemstiff. Pollock a trouvé une encre encore plus noire, son style, ses mots (maux) torturés passent du lyrisme le plus sombre au dialogue ravageur. Le pessimisme de ce roman est tel qu'aucun personnage n'en ressort indemne, même si...

Le Diable tout le temps, œuvre hypnotique, vous replongera certainement dans le sombre Sanctuaire de Faulkner... Bonne lecture.

Ozer.



Le Diable tout le temps, The Devil all the time, traduit de l'anglais (États-Unis) par Christophe Mercier, Ed. Albin Michel, coll. Terres d'Amérique, 380 pages, 2012, roman policier.



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