Né à Varsovie en 1924, de confession juive, Martin Gray connaît
dès ses dix-sept ans, l’horreur de la seconde guerre mondiale. Très vite et malgré
son jeune âge, une force puissante l’anime et son but est de survivre et faire
survivre sa famille. Il met tout en œuvre pour y parvenir et ce, malgré le
danger, les déportations, les humiliations… Même lorsqu’il perd sa famille,
Martin persiste à vouloir non seulement vivre, mais aussi vaincre. Vaincre pour
raconter cette abominable vérité des camps nazis.
Cette fureur de vivre se
traduit par un style d’écriture rapide. La mort d’un être cher se raconte en
deux-trois lignes, les événements heureux également. Martin ne s’attarde jamais. C’est
un livre douloureux, tant par l’atrocité du contenu, que par le style. Bien que
les mots utilisés soient simples, le rythme rapide, la multitude de lieux
parcourus, les nombreuses personnes qui ont croisées son chemin, les divers
surnoms employés rendent la lecture ardue… Un vrai parcours du combattant
semblable à celui que le héros de l’histoire / Histoire a mené.
Infatigable, Martin prend enfin le temps de vivre lorsqu’il rencontre Dina qui
deviendra sa femme et la mère de ses quatre enfants.
Confortablement installé
dans le sud-est de la France, dans cette « forteresse » qu’il avait
fantasmé depuis toujours, il profite enfin de la vie à travers des plaisirs
simples : la beauté du paysage qui l’entoure, une alimentation saine, voir
grandir ses enfants. Cette plénitude ne durera que dix ans, jusqu’au jour où sa
femme et ses quatre enfants seront décimés par un incendie. Le sort s’acharne
sur Martin, et sa propre mort est une issue à laquelle il a pensé de nombreuses
fois. Malgré tout, il décide de continuer à vivre, animé par cette combativité
qui l’a toujours accompagné. Une vie qu’il mène pour lui mais aussi et surtout,
pour les siens… pour continuer à les faire vivre à travers son récit et ses
engagements, notamment la fondation Dina Gray.
Ce livre est donc, en plus d’être un témoignage fidèle de
l’Histoire, une formidable leçon de vie et également une source profonde
d’espoir en l’Homme qui, même dans l’adversité, est capable de renaître et de
produire le meilleur.
« Mais je veux
encore dire, encore continuer, être fidèle. Vivre, vivre jusqu’au bout et un
jour, si vient le temps, donner à nouveau la vie pour rendre ma mort, la mort
des miens impossible, pour que toujours, tant que dureront les hommes il y ait
l’un d’eux qui parle et qui témoigne au nom de tous les miens. »
Malo
Martin Gray, Au nom de tous les miens, Pocket, 2012
ça me donne envie de le relire !
RépondreSupprimerJumelage.