mercredi 20 novembre 2013

Bienvenue à Krafton... par Ozer


«Les lois sur le meurtre, et même les exigences de Dieu, n’accordaient pas la paix. Pas toujours. Il resterait la douleur ». 

Qu'est-ce qu'une nouvelle ? C'est un genre littéraire, la nouvelle est un récit de fiction court et en prose. 

Quelle est sa structure ? Théoriquement et contrairement au roman, elle est centrée sur un seul événement. L'action commence rapidement. Les personnages sont peu nombreux et sont moins développés que dans le roman. Le final est souvent inattendu, il prend la forme d'une « chute » qui peut-être longue de quelques lignes seulement.


Alors je m'interroge... Pourquoi Heathcock a réduit La fille, énigmatique et sombre récit à une nouvelle ? La vie et l'histoire de ses pathétiques personnages ne sauraient tenir qu’en trop peu de lignes. Car oui, Ce récit est trop à l'étroit dans son costume de nouvelle, quel dommage, son tailleur aurait dû lui proposer la taille roman XL .. Non, on ne peut pas mettre 50 cl d'un bon vieux whisky dans un flacon qui ne peut en contenir que 40, on en met forcément à côté !

Mais, amis lecteurs soyez sans crainte, Volt, œuvre d'un grand lyrisme, est un livre solide et Alan Heathcock, originaire de Chicago, qui se consacre actuellement à son premier roman, ne vous laissera pas indifférent. Volt propose huit nouvelles sombres et douloureuses aux personnages parfois récurrents. Si les histoires de Heathcock sont truffées de références bibliques, Krafton, petite ville miteuse imaginaire où se déroule l'action n'a rien du paradis, mais ce n'est pas (encore) l'enfer non plus...

Un filet de lumière, souvent vacillant éclaire juste suffisamment les quelques fantômes fatigués encore lucides survivant dans ce bled usé sur lequel s’abattent inondation, meurtres, accidents funestes, drames familiaux, non-dits assassins, et autres secrets inavouables : un homme réveille son fils adolescent au beau milieu de la nuit afin de l'assister à faire disparaître le corps de sa victime qu'il vient de fracasser. Une femme, la shérif du bled, décide de faire justice elle-même, pour être certaine qu'une ordure reçoive le châtiment qu'il mérite. Des adolescents s'imaginent une future vie loin de Krafton, mais un drame va les changer à jamais. Un meurtre pour le vol d'un pick up va rendre dingue la fille de la victime, qui a son tour va commettre le pire dans un labyrinthe improbable. Un fermier responsable de la mort de son mioche s'enfuit  sans prévenir et se retrouve bête de foire...

« Peut-être que les choses horribles sont tout ce qu’il reste à Dieu pour nous rappeler qu’il est vivant. »

Alan Heathcock, Volt, éditions Albin Michel, collection « Terres d’Amérique », traduit de l’américain par Olivier Colette, septembre 2013, 300 pages, 23 €.

Ozer



1 commentaire:

  1. La nouvelle : une manière peut-être de se lancer dans l'écriture sans se lancer tout de suite "dans le grand bain"?

    RépondreSupprimer